C'est difficile d’être... différent

Quand j’étais enfant, j’étais plutôt timide. J’étais le gamin de la maternelle qui détestait être séparé de sa mère pour aucune autre raison que d’être jeté dans une salle de classe pleine de parfaits inconnus. Je ne pleurais pas ou ne faisais pas de crise, mais j’avais peur et ma mère me manquait tellement. Ce n’est que lorsque j’ai commencé à étudier la psychologie à l’université que j’ai finalement compris qu’en n’ayant jamais fréquenté une garderie, cet inconfort (ou mon anxiété sociale) s’était développé. J’avais peu ou pas d’expérience d’interaction avec des enfants de mon âge et je n’avais donc pas développé de mécanismes d’adaptation ou appris à être sûr de moi.

Heureusement, au fil des années, je suis sorti progressivement de ma timidité. Croyez-le ou non, cela m’a amené à réaliser que j’aimais vraiment parler et avoir des interactions sociales. En fait, j’aimais tellement parler qu’on a commencé à me demander de cesser mon bavardage incessant. Malheureusement, alors que je continuais à me libérer de ma coquille (ou prison) d’insécurité sociale, un autre problème est devenu de plus en plus apparent, du moins un problème selon les normes de la société. Je ne sais pas si vous connaissez le personnage des Looney Tunes, Elmer Fudd, mais il prononçait mal ses consonnes « R » en les faisant ressembler à des consonnes « W ». Pourquoi est-ce que je vous raconte ça ? Eh bien, parce que je parlais comme lui.

Et, pour être honnête, peu m'importait de savoir comment prononcer les mots — au début. En fait, je n’arrivais même pas à remarquer que ma prononciation n’était pas normale. En réalité, j’étais tout simplement un petit garçon qui voulait jouer, s’amuser et être accepté. Néanmoins, j’ai découvert à un jeune âge que même la naïveté ou les désirs innocents d’un jeune enfant ne peuvent le protéger de la tendance humaine à humilier ceux qui sont différents. Les enfants, les enseignants et les membres de ma famille se moquaient de moi et j’avais l’impression d’être défectueux.

« Mademoiselle, demandez à Vincent de dire son nom », demande un élève.

  • Oh! Je sais, disait l’enseignante, il le prononcerait probablement d’une façon amusante.
  • Ha ha ha !
  • Ha ha ! Tu me rappelles ce dessin animé « wabbit » sur le devant de la boîte de céréales.
  • As-tu une maladie qui te fait parler comme ça ?
  • Quand tu seras grand, les gens ne te prendront pas au sérieux.

Des mots qui ont été formés dans les parties les plus sombres du cœur des gens et brandis comme des armes…
Des mots qui m’ont donné l’impression d’être défectueux, handicapé et mis à l’écart…
Des mots qui ont empoisonné mon cœur, brimé mon âme et corrompu mon esprit…
Des mots qui ont fracturé mon identité et entravé mon chemin dans la vie…
Des mots qui ont fini par briser mes défenses à coup de bélier…
Des mots qui m’ont isolé et détruit ma santé…
Des mots qui ont endurci mon cœur…
Des mots qui m’ont fait du mal…

Je crois que la vie est difficile en général, mais pour ceux d’entre nous qui sont vus comme différents, elle est particulièrement pénible.

Il ne faut pas s’étonner que j’aie développé un problème d'anxiété, un tic nerveux (qui a duré une année complète) et un bégaiement psychologique. Ces problèmes de santé mentale et ces obstacles étaient le résultat d’années de tourments. C’étaient des fardeaux que mon entourage m’avait en quelque sorte obligé de porter jusqu’à mon adolescence. Puis, ils ont été aggravés par le fait que j’ai été la cible d’une longue liste d’insultes incendiaires et de déclarations préjudiciables pour avoir un gros nez, de l’acné, une carrure maigre et des parents qui conduisaient des voitures de « classe inférieure ».

Je crois que la vie est difficile en général, mais pour ceux d’entre nous qui sont perçus comme différents, elle est particulièrement pénible. Lorsque nous ne sommes pas à la hauteur des normes de la société pour des raisons qui sont parfois hors de notre contrôle, des gens — qui ne sont pourtant pas parfaits non plus — aiment souligner ce qui nous distingue. Ils mettent l’accent sur ces manquements, au point de nous faire avoir honte de nos défauts, et pire encore, honte de nous-mêmes.

Parce qu’on me rappelait continuellement ce qui me distinguait d’une manière dévalorisante et cinglante, j’ai finalement développé une fausse idée de moi-même qui était construite sur les opinions dures des autres (surtout dans mon milieu de travail) — une version de moi-même qui était vide et impuissante. Malheureusement, j’étais parfois incapable de riposter ou même de crier à l’aide parce que mon anxiété était si écrasante que je n’arrivais plus à parler — à part bégayer, ce qui aurait attiré encore plus d’attention néfaste.

Il serait juste de dire que pendant l’adolescence, j’étais considéré comme un « pauvre type » qui n’arriverait à rien… Un perdant qui cherchait désespérément à trouver sa valeur tout en essayant de se cacher du monde… Un insécure dont le cœur se durcissait et dont l’âme devenait toxique. J’avais besoin d’aide. J’avais besoin d’une sortie de secours. J’avais besoin d’une nouvelle identité.

Donc j’ai décidé d’embarquer dans un long trajet vers un meilleur moi — vers mon identité véritable. Et toi aussi tu le peux.

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Source de la photo Vincent Rizzo

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