Une lassitude intolérable

« Un jour, tout cela prendra fin; un jour, j’aurai enfin la paix et mon âme tourmentée trouvera du repos. »

Cette phrase, je me la répétais inlassablement tous les jours pour me donner le courage de sortir de mon lit, de mettre un pied devant l’autre et de vaquer à mes occupations. Chaque matin, je devais puiser les dernières réserves de motivation qui me restaient pour passer à travers la journée parce que j’avais l’impression que le simple fait de respirer m’épuisait. J’étais fatiguée — de cette douleur dans l’âme, de cette angoisse, de ce sentiment de rejet constant, de cette honte, de ce sentiment de n’avoir rien à faire sur cette terre, de ces souvenirs qui, chargés de leur lot de souffrance, avaient déferlé comme un torrent dans ma tête et qui depuis lors ne cessaient de me tourmenter. J’étais fatiguée d’être comme un zombie, un corps sans âme qui déambule sans trop savoir où il s’en va.

Un jour, assise dans une salle de cours à l’université au début de l’année scolaire, j’ai fait une crise d’angoisse. Je n’arrivais plus à respirer, à bouger; j’avais l’impression qu’un étau me serrait la poitrine et je voulais juste disparaître. J’ai attendu que tout le monde sorte de la classe, j’ai attendu que les couloirs soient silencieux pour être certaine de ne croiser personne et je me suis enfuie.

Je me suis réfugiée dans ma chambre pendant un an. Mes contacts avec le monde extérieur étaient réduits au strict minimum. Je passais mes journées à manger et à regarder la télé pour faire taire ces voix dans ma tête qui me disaient constamment que j’étais une victime. Elles affirmaient que je devais m’apitoyer sur mon sort; que toutes les personnes qui m’entouraient minimisaient ma peine et n’en avaient rien à faire de moi et de ma souffrance. Elles me criaient que j’étais une bonne à rien, rejetée par tout le monde et que la meilleure chose que je pouvais faire, c’était de mettre fin à ces souffrances et de mourir.

Un jour, tout cela prendra fin; un jour, j’aurai enfin la paix et mon âme tourmentée trouvera du repos.

J’ai fini par croire à ce que ces voix me disaient. J’ai commencé à imaginer les moyens de m’ôter la vie. Je cherchais une méthode sans douleur et efficace, parce que j’estimais que j’avais assez eu de douleur dans la vie. Je ne voulais pas la quitter en ayant mal. Je me suis documentée sur les pilules à prendre, la quantité, mais j’ai réalisé qu’avec cette méthode il y avait un risque d’être sauvée grâce à un lavage d’estomac. J’ai pensé à m’ouvrir les veines, mais deux choses me décourageaient : je ne voulais pas que mes colocataires découvrent une mare de sang et je ne trouvais pas de lame assez affutée pour m’ouvrir les veines sans trop avoir à faire de pression sur la lame. J’ai pensé à me jeter d’un immeuble de treize étages et là j’ai jugé que je pouvais juste me briser un membre, et souffrir le martyre sans atteindre mon but.

Dans ma souffrance, j’ai choisi de me tourner vers quelqu’un qui pourrait m’aider à mourir; mais elle m’a plutôt aidée à reprendre goût à la vie. C’est ainsi que j’ai découvert qu’un dialogue authentique avec une personne remplie d’amour pouvait tout changer.

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Source de la photo Moritz Schumacher

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