Mon travail m'empoisonnait

Pendant 12 ans, j’ai gagné ma vie dans un environnement de travail toxique. Je ne savais jamais lorsque j’arrivais au bureau le matin si j’allais avoir un emploi à la fin de la journée. J’avais désespérément besoin de travailler, car, nous aidions financièrement notre fils en prison afin qu’il puisse acheter des produits de première nécessité comme de la nourriture et du shampooing. De plus, notre fils aîné et sa femme avaient emménagé chez nous. Comme elle était mourante, elle recevait du soutien de la part du gouvernement, mais ce n’était pas suffisant pour leur permettre de se louer un appartement. Mon fils ne pouvait plus occuper un emploi parce qu’il devait prendre soin d’elle en permanence. En habitant avec nous, ils pouvaient se permettre de régler leurs autres factures.

J’ai postulé pour un poste dans une agence gouvernementale de sécurité à une époque où plusieurs entreprises faisaient faillite. Lorsque j’ai commencé à travailler là-bas, c’était assez bien. Nous étions tous au même étage d’un bel immeuble. Cependant, il n’existait pas de formation pour mon poste et ceux qui avaient une fonction similaire à la mienne cumulaient déjà un retard de plusieurs mois dans leur charge de travail. Heureusement, la secrétaire du bureau s’est liée d’amitié avec moi et, comme elle avait occupé mon poste auparavant, elle a pu me guider partiellement dans tout le désordre. Puis, j’ai été promue grâce au directeur qui m’avait embauchée. J’avais même un bureau privé.

J’étais constamment tournée en ridicule

Après un certain temps, la société mère a jugé que le loyer dans le bel immeuble était trop coûteux pour ce qu’ils considéraient comme une faible production. Nous avons emménagé dans un bâtiment modeste qui faisait partie d’un petit centre commercial, aménagé de bureau à cloisons au lieu de bureaux fermés. L’augmentation du niveau de bruit était épouvantable. Mon espace de travail n’avait rien de privé. Il était situé à côté du nouveau bureau de la directrice, qui ne prenait jamais la peine de téléphoner pour inviter quelqu’un à son bureau ; elle criait simplement son nom. J’étais interrompue constamment et cela m’empêchait de me concentrer sur ma tâche. De plus, dans le seul but de prouver que je n’étais pas aussi douée qu’elle, cette directrice continuait à ajouter à ma charge de travail.

La pression empirait au fur et à mesure que les demandes de la société mère augmentaient. Nous savions que les exigences étaient impossibles à satisfaire en raison de la situation financière de la clientèle que nous servions. Les bureaux des grands patrons se trouvaient dans une autre région ; ils n’avaient jamais visité notre clientèle et ne s’étaient jamais vraiment souciés de savoir si nous pouvions atteindre nos objectifs ou non. Cela a poussé plusieurs employés dans une concurrence malsaine pour conserver leur poste.

J’étais constamment tournée en ridicule, non seulement par la direction, mais aussi par certains de mes collègues. Une gestionnaire a semblé s’intéresser à ma vie familiale et naïve que j’étais, je lui ai dit certaines choses banales. Elle a prétendu être mon amie, mais au bout d’un moment, j’ai réalisé qu’elle parlait dans mon dos et répandait des ragots à mon sujet. J’avais l’impression d’être la risée du bureau et je suis devenue très embarrassée.

Ma santé s’est dégradée et ma tension artérielle s’est élevée de manière incontrôlable. J’avais toujours souffert du TDAH (trouble de déficit d’attention et hyperactivité) et d’une faible estime personnelle, mais très vite je suis tombée dans la dépression et l’anxiété. Le fait d’être dans la soixantaine alors que la plupart de mes collègues étaient un peu plus jeunes, en plus du fait d’être en surpoids, n’aidait pas. J’ai dû me forcer à me lever chaque matin pour me rendre au travail. Je rentrais à la maison si fatiguée et stressée que mon mariage en a été affecté. J’ai envisagé le suicide plus d’une fois, mais j’avais promis à mon thérapeute que je ne le ferais pas. Il avait émis comme condition que j’en parlerais avec lui, ainsi qu’à une autre personne en qui j’avais confiance, avant de commettre un tel geste.

Grâce à la thérapie, notre mariage a survécu. Ma santé mentale a été partiellement rétablie, surtout quand ma famille a réalisé à quel point mon environnement de travail était toxique. J’ai réussi à persévérer dans ma dernière année de travail grâce au soutien de ma famille et de mes amis. Je me suis engagée dans des organisations bénévoles. Mon esprit était à nouveau stimulé et j’ai découvert que je pouvais mieux me concentrer. Les conditions de mon emploi ne se sont pas vraiment améliorées ; au contraire, elles ont empiré. Mais quelque chose en moi avait changé.

Quelque chose en moi a changé.

J’ai commencé à m’impliquer davantage dans ma communauté. Lorsque je suis devenue un membre actif d’une organisation de femmes, j’ai finalement réalisé que je méritais d’être reconnue pour mes efforts. Des gens, que je ne connaissais pas vraiment, m’ont dit à quel point je faisais du bon travail, même quand je ne le pensais pas. À ma grande surprise, j’ai été nommée présidente.

Vers la fin de mon emploi, un collègue de travail m’a piégée en me faisant commettre une action qui amenait au renvoi. J’étais si malade d’inquiétude que je ne suis pas rentrée travailler le lendemain. Quand l’avocate du bureau m’a questionnée sur le sujet, je semblais si désorientée qu’elle a immédiatement compris ce qui s’était passé. J’avais été piégée afin que je sois renvoyée. L’avocate m’a défendue, mais c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. J’ai avisé la direction que j’allais prendre ma retraite à la fin de l’exercice financier. À cette époque, j’avais dépassé l’âge de 70 ans.

Je considère toujours cette période comme 12 années de ténèbres ; je ne suis plus jamais retournée au bureau. Depuis ma retraite, j’ai beaucoup dormi et peu à peu, mon esprit et mon corps ont recouvré la santé.

Grâce aux encouragements d’une bonne amie, j’ai rejoint un groupe qui enseigne sur le leadership et j’ai découvert que j’avais une aptitude à diriger et à parler en public. J’ai été élue à plusieurs postes de direction et j’ai atteint le plus haut niveau après seulement quelques années. Grâce à cette atmosphère positive et motivante, j’ai retrouvé la plus grande partie de mon estime personnelle et me suis fait beaucoup de merveilleux amis. Mon mari s’est joint à nous et nous sommes très actifs, même à notre âge.

Suis-je devenue plus forte à cause de la toxicité de mon travail ? Non ! Je le suis à cause des gens avec lesquels je choisis maintenant de m’associer. J’ai appris à m’éloigner des situations et des personnes toxiques. Je m’entoure plutôt de personnes positives et bienveillantes qui partagent mes objectifs et mon attitude.

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