Paralysée par la peur

Il y a deux ans, j’ai écrit ceci :

Certains jours, je me sens comme une prisonnière. Aujourd’hui est une de ces journées où ma petite voix intérieure parle.

Allo, je suis cette petite voix dans ton esprit qui te murmure à l’oreille que chaque soir, quelqu’un te regarde dormir. Quand nous étions plus jeunes, je t’avais bien informé que quelque chose de gros et effrayant vivait sous ton lit et dans ton armoire. Je suis la même voix qui te dit de ne pas regarder la réflection d’un miroir pendant la nuit, et que si tu ne te lèves pas pour aller à la toilette, tu auras une infection urinaire.

Parfois je t’informe de choses qui sont légitimes… comme prendre des précautions lorsque tu conduis pendant une tempête, ou de faire attention aux dangers de la nuit lorsque tu te promènes tard, ou encore de te laver les mains soigneusement pour ne pas contracter un virus.

Mais parfois, j’aime embellir, tu sais, ajouter du piquant dans mes descriptions.

Mais parfois, j’aime embellir, tu sais, ajouter du piquant dans mes descriptions.Comme te rappeler de te préparer à un écrasement chaque fois que tu entends un avion voler au-dessus de ta tête. Ou t’avertir qu’il y a probablement une bombe dans le train du métro et que tu devrais dire à ta famille et tes amis que tu les aimes, alors que tu as encore la chance de le faire. Un tueur fou va entrer au bureau et va tirer sur tout ce qui bouge, tu devrais trouver une place pour te cacher avant qu’il ne soit trop tard. Le vent est vraiment fort — es-tu prête pour un ouragan ?

Je suis aussi capable d’être plus précise. Il est trop tard — la femme au supermarché qui a toussé et n’a pas couvert sa bouche t’a transmis un virus. Ce soir, quelqu’un va certainement entrer par effraction chez toi. Tu as demandé à ton copain de t’envoyer un mot lorsqu’il arrivera à la maison et il y est sûrement à cette heure-ci — il a probablement eu un accident de voiture. La maison est trop silencieuse, mais ta mère est à la maison ; quelqu’un lui a probablement tranché la gorge et l’a laissé baigner dans son sang. Oui, la mort est ma spécialité.

J’ai même noté que certaines petites choses banales te dérangent vraiment. Tu ne travailles pas assez — tes collègues pensent probablement que tu es paresseuse. Tu étudies pendant des heures, mais tes notes ne le prouvent pas — tu vas probablement échouer ton cours. Ils ne t’aiment pas vraiment, tu n’es pas assez intéressante. Ils parlent derrière ton dos. Ils ne te considèrent pas vraiment comme une amie, contrairement à toi. Seras-tu capable de payer toutes les factures ce mois-ci ?

J’ai même noté que certaines petites choses banales te dérangent vraiment.

Tu vois ce que je veux dire, c’est banal. Et pourtant, j’occupe ton esprit avec des inquiétudes, des plus simples aux plus élaborées — et tout fonctionne ensemble à merveille ! Ton cœur bat plus vite, tu commences à te sentir inconfortable, tu as de la difficulté à respirer — paralysie. Tu es paralysée par les peurs de ton imagination. Comment peux-tu te faire confiance ?

Comment peux-tu faire confiance à ta voix intérieure ? Crois-tu que je sois digne de confiance ? Tu n’as aucun contrôle sur tout ce que je te dis et tu ne peux pas m’ignorer. Alors, que peux-tu faire? Tu es ma prisonnière, car je suis toi.

J’ai probablement écrit ceci pendant une pause au travail, ou dans le métro en rentrant de l’école. Cela a dû prendre beaucoup de temps et je devais être submergée par ces émotions. C’est étrange, je ne me souviens pas avoir écrit cela, et pourtant, ces émotions et ce sentiment de paralysie sont si familiers.

Après l’attaque de bombes à Paris en 2015, je ne voulais plus sortir. Je me suis promis de ne prendre le métro que si c’était absolument nécessaire ; je préférais être au-dessus, ou tout est censé être plus « sécuritaire ». J’avais des problèmes de sommeil. Je ne voulais plus utiliser le transport en commun. Même si je devais faire un détour, je préférais payer plus et me sentir en sécurité.

Aujourd’hui, alors qu’une pandémie menace, j’ai l’impression que l’endroit le plus sécuritaire est dans mon lit, les portes et lumières fermées. La réalité, c’est qu’aucun endroit n’est plus sécuritaire qu’un autre. Le danger, les maladies, le terrorisme, l’ignorance, l’insensibilité — toutes ces choses sont incontrôlables.

As-tu déjà lutté avec des pensées terrifiantes qui hurlent dans ton esprit ? Est-ce qu’en parler aide ? Moi oui.

Source de la photo JR Korpa

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