Toujours digne d’être aimée

J’avais 15 ans la première fois que j’ai été violée. J’étais partie nager dans une piscine extérieure. Une autre famille était présente et je m’étais donc sentie suffisamment rassurée. Lorsque la famille est partie, il ne restait que moi, et cet homme qui avait des idées que je n’aurais jamais considérées.

VOICI L’HISTOIRE DE TONIA

J’étais seule à l’hôtel et j’avais la permission de mes parents d’aller me baigner dans la piscine extérieure. Ils devaient venir me chercher le lendemain. Il y avait une famille, un homme seul, et moi. Les membres de la famille sont retournés à leur chambre et il ne restait que nous deux. Il s’est approché de moi et je suppose qu’il a été comme un peu tous les prédateurs. Il m’a parlé de choses banales et a nagé graduellement de plus en plus près de moi. On ne m’avait jamais parlé des « dangereux étrangers » et je ne me suis pas méfiée.

Ensuite, il m’a suivie jusqu’à ma chambre, « juste pour s’assurer que j’étais en sécurité». Puis il m’a suivie à l’intérieur. Il m’a violée entre les deux lits, par terre. C’était un homme brillant pour l’époque, il en savait assez pour me faire couler un bain. J’étais encore dans la baignoire d’eau froide lorsque mes parents sont venus me chercher le lendemain. Le plus horrible, c’est que je n’étais pas capable d’en parler. J’ai plaqué un sourire sur mon visage et j’ai continué comme si rien ne s’était passé.

Puis, c’est arrivé à nouveau. À 21 ans, je sortais avec un militaire. Un soir, nous sommes allés chez un de ses amis. Je croyais que nous allions voir un film, mais c’est moi qui étais le divertissement. J’ai été violée par les 4 hommes qui étaient là.

J’ai appris que je suis digne d’être aimée.

Il a fallu des années pour me libérer de la honte et de la culpabilité par rapport à ce qui m’était arrivé, même si ce n’était pas ma faute. J’ai dû apprendre à me pardonner avant d’être capable de pardonner aux autres. J’ai dû aussi me retrouver. C’est en pardonnant que j’ai réussi à me débarrasser de toute la culpabilité et la honte.

J’ai appris que je suis digne d’être aimée. Ce qui m’est arrivé fait de moi la personne que je suis maintenant et ma valeur n’a pas été ternie par le mal que les autres m’ont fait subir.
Si vous avez survécu au viol, les blessures sont profondes, les cicatrices sont graves et les émotions sont complexes, mais vous n’êtes pas seule. Si vous laissez vos coordonnées ci-dessous, un membre de notre équipe prendra contact avec vous.

Lisez aussi le récit de Maureen intitulé Choses Cachées. Ou pour une vision masculine, je vous conseille le récit de Shane.

Tu n'as pas à vivre ça en solitaire. Parle à un mentor. C’est confidentiel.

Source de la photo Lauren Rushing

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