Un enfant pas comme les autres

Mariés en deuxième noce le 5 août 2000, mon mari et moi avons tout de suite voulu avoir un enfant ensemble. Bien que j’avais 38 ans et trois filles de mon premier mariage, je voulais donner à mon mari un enfant venant de lui.

Je me suis retrouvée enceinte en décembre.

J’ai emmené les filles avec moi à une consultation afin qu’elles puissent entendre battre le cœur du bébé. Mais quand le docteur est entré, il m’a annoncé que le bébé ne survivrait probablement pas.

Sous le choc, j’ai renvoyé mes filles dans la salle d’attente et je l’ai écouté. À la suite d’un test sanguin, on avait découvert que mon bébé était trisomique 18. Je suis devenue hystérique; je pouvais à peine entendre ce qu’il me disait. Tout ce que j’entendais, c’était que mon bébé allait mourir. Je me suis ressaisie et j’ai embrassé mes filles en leur disant que tout irait bien. Ensuite, j’ai appelé mon mari et j’ai commencé à prier.

Quand le docteur est entré, il m’a annoncé que le bébé ne survivrait probablement pas.

Nous avons pris rendez-vous pour une échographie et nous avons consulté un généticien. Celui-ci nous a dit qu’il semblait en effet que le bébé serait sévèrement difformé et handicapé mental. Il nous conseilla fortement l’avortement, mais nous avons refusé cette suggestion catégoriquement en lui disant que Dieu nous avait donné le bébé et que c’était Dieu qui déciderait de son avenir.

Mais j’étais terrifiée.

J’ai commencé à prier Dieu pour avoir un bébé en bonne santé et à lui demander de me réconforter. L’échographie a présenté un bébé sans difformités physiques. Il n’y avait aucun signe des pieds ou mains palmés ou des oreilles mal formées qui accompagnent la trisomie 18.

À la suite de l’échographie qui se fait à 7 mois de grossesse, le médecin nous a dit que les bras et les jambes ne grandissaient pas normalement et que le bébé était atteint d’achondroplasie et de nanisme.

J’étais de nouveau sous état de choc.Qu’est-ce que le docteur voulait dire par achondroplasie et nanisme? Pourquoi ne pouvais-je pas avoir un bébé normal? Même si je savais que le médecin avait probablement raison, je priais pour qu’il se soit trompé.

Comme la date de l’accouchement approchait, j’ai eu peur. Je pensais à tout ce que les docteurs avaient dit. Est-ce que mon bébé vivrait? Est-ce qu’il serait bien?

Zacharie est arrivé.

Il était superbe : cheveux foncés, dix doigts, dix orteils, deux oreilles et deux yeux. C’était un bébé en parfaite santé qui pesait 3,5 kg.

Je savais qu’il était différent, mais je ne voulais tout simplement pas accepter ce fait.

Assise dans la salle d’attente pour l’examen des six mois, j’ai trouvé cela pénible de regarder les autres enfants de son âge. Les autres mères faisaient des commentaires sur sa petite taille. Je voulais leur dire que leurs enfants me paraissaient bien grands.

Je n’avais jamais pensé que je pourrais un jour avoir un enfant qui attirerait les regards. Cela m’a pris longtemps, mais j’ai fini par comprendre que Zacharie était normal. Il n’est pas malade; il est juste petit. Je me rends compte qu’il est impossible de prévoir la taille, la beauté, l’intelligence ou la réussite d’un enfant. Dieu seul connaît son avenir.

Je crois que je n’ai pas eu cet enfant par accident. Il restera toute ma vie une joie pour moi. Tous mes enfants sont uniques, mais Zacharie est d’une particularité différente et il est une bénédiction pour toute la famille!




Auteur de cet article: Alli Vail avec Anita Aubuchon

Source de la photo: Janko Ferlič